jeudi, janvier 12, 2006

Le 8 avril Sahagun. La communauté

Calzadilla de la Cueza- Sahagun
24 km

Aujourd’hui, c’est Jeudi saint, jour de congé pour les habitants de Sahagun. Les restaurants, les bars et les places publiques sont bondés. C’est un jour de fête: les enfants jouent, les amis rigolent, les amoureux s’embrassent, les personnes âgées conversent.

Vers 19 heures, les habitants se regroupent et marchent dans la même direction. Je me demande où ils se dirigent? vont-ils à un concert ? Je les suis. Je monte une ruelle qui débouche sur la place de l’église. Ils entrent dans la cathédrale, je décide de me joindre à eux.

compostelle
Mille personnes sont assises dans l’église de Sahagun. Je me faufile discrètement près d’une colonne à l’arrière. L’évêque du diocèse choisit un fidèle au hasard, se met à genou et lui lave les pieds. Je pense qu’il fait cela afin de remémorer l’épisode où Jésus lave les pieds de ses disciples. Plus tard, les paroissiens se donnent la paix, c’est avec chaleur que plusieurs d’entre eux sont venus me serrer la main pour me souhaiter la paix et la bienvenue. L’étranger que je suis est touché par leur accueil. Je viens de prendre conscience qu’il y a dans cette communauté un désir de fraterniser et de collaborer avec les autres.

Après la messe, les familles se réunissent à la plaza. Les enfants sont fébriles, signe que quelque chose d’inusité se prépare . Puis, des sortes de chars allégoriques commencent à déambuler dans les rues de la ville. Ils représentent différentes périodes de la vie de Jésus. Ils sont portés par une trentaine d’ hommes costumés avec des habits mauves et des chapeaux pointus. Les porteurs ont le visage voilé pour qu’on ne puisse pas les reconnaître. C’est une tradition qui fut établie pour protéger l’identité de ceux qui font pénitence.


Une fanfare accompagne le cortège. Les musiciens âgés entre 8 ans et 75 ans jouent de la trompette, de la clarinette, du tambour et de la flûte.

Pour terminer, les familles joignent le cortège en marchant au rythme de la musique.

compostelle
Je retourne à l’auberge le cœur léger. Dorénavant, pour moi, l’esprit d’une communauté existe ; elle est façonnée par le désir de ses membres à vouloir fraterniser et collaborer entre eux.